Après la première guerre mondiale Gargantua revit le jour en 1921 pour Mardi Gras. Plus petit, il ne mesure que six mètres de haut pour pouvoir passer en dessous des fils électriques des rues de Bailleul mis en place durant son absence. Mais la 2éme guerre mondiale le décima comme son antécédent, les allemands, pendant l’occupation le dépouillèrent de son magnifique manteau pour tapisser leur quartier général et la carcasse disparut mystérieusement sans que l’on sache comment. On se doute bien que les Bailleulois avaient d’autres préoccupations, et on ne sait pas précisément la date de sa disparition.

Cette troisième version fut créée en 1947 œuvre de Mr. Et Mme. Deschodt de Hazebrouck. Ne ressemblant pas à ses ascendants : il montre son corps en entier, on voit ses jambes et ses pieds. Il a l’air beaucoup plus jeune, et semble avoir souffert physiquement de l’occupation allemande et de ses restrictions. Il est toujours installé devant une table bien garnie. Il porte un chapeau à petit bord recouvert de velours. Il est habillé d’un pourpoint aux manches larges, il porte une collerette et un manteau flottant et pourpre. Malheureusement, il fut détruit lors de l’incendie accidentel du hangar de la Société Philanthropique le 25 Août 1962.

Le lendemain de ce tragique accident, la Société Philanthropique décide de se remettre à l’œuvre pour perpétuer la tradition bailleuloise.

Le 2 Septembre 1962, elle demande l’aide financière de la population qui accepte et se montre très généreuse. La municipalité a également aidé la Société Philanthropique en commandant un géant à tête de glaise et au corps d’osier.

C’est à une artiste régionale, Mme Madeleine Béat de Lille qu’est confiée la délicate tâche de représenter le géant Bailleulois. Elle a pris modèle sur le portrait de l’amiral Ruyter. Un célèbre tableau de Jacob Jordaens. Ce géant est un bon vivant : il est ventru et bien joufflu, il est toujours assis sur son char tiré par quatre chevaux, il tient une futaille entre les jambes, il serre un gigot dans la main droite et dans la main gauche un hanap de bonne taille. Il porte un béret Renaissance avec une longue plume d’autruche. Il est vêtu d’un pourpoint de velours bleu et d’une collerette avec un manteau flottant en velours rouge. Il a au cou un énorme collier qui montre la prestance de ce grand seigneur. Assis, sur son char, il mesure cinq mètres. Sa tête est soutenue par un pilier de bois dont la base est montée sur un roulement à billes qui lui permet de bouger de gauche à droite. Les bras sont également mobiles verticalement ce qui donne l’impression qu’il mange et qu’il boit. C’est lors du Carnaval 1965 que les Bailleulois on découvert Gargantua tel qu’on le connait aujourd’hui.